Bonjour la tribu,
J’espère que vous allez bien.
De mon côté, je reviens de trois jours de marche avec mon ami et mentor Matthieu. Trois jours pour souffler, prendre du recul… et y voir plus clair sur ce que j’ai envie de construire dans les années à venir.
En marchant à ses côtés, j’ai ressenti à quel point sa présence compte pour moi.
Cela fait plus de 3 ans que nous cheminons ensemble : il m’écoute, me questionne, me guide, me soutient…
Bref, c’est un véritable mentor qui me permet de grandir à ses côtés.
Sa rencontre fut déterminante dans mon parcours et elle m’a convaincu d’une chose : une tribu a besoin de mentors.
En fait, je pense qu’il n’y a rien de plus puissant que d’avoir sur son chemin quelqu’un qui croit en nous et nous aide à avancer.
Mais concrètement, comment créer cette relation dans nos tribus ?
C’est ce qu’on va explorer ensemble aujourd’hui.
C’est parti ! 🧭
Ce que m’a appris mon mentor
Commençons par le commencement.
Nous sommes en septembre 2021, je suis encore étudiant en école d’ingénieur et en pleine recherche de stage de fin d’étude.
À ce moment-là, mon objectif est clair : peu importe la mission, je veux avant tout apprendre et grandir aux côtés de quelqu’un qui m’inspire.
À 23 ans, je suis en quête d’un mentor.
Sur mon carnet, je dresse une liste des personnes qui m’inspirent.
Et le premier nom qui surgit est celui de Matthieu Dardaillon.
Il a neuf ans de plus que moi, une solide expérience en tant qu’entrepreneur social avec Ticket for Change, et une énergie créative qui m’enthousiasme.
Bref, pour moi, c’est le mentor rêvé.
Je lui envoie donc un mail pour lui expliquer ma démarche.
On prend un café, le courant passe tout de suite, et ce jour-là il accepte de me prendre sous son aile.
Au début, j’étais complètement intimidé, puis j’ai progressivement trouvé ma place dans la relation.
J’ai appris à me livrer. À savoir lui demander de l’aide.
Et trois ans plus tard, il est toujours là.
Il m’accompagne dans mon parcours en m’aidant à tracer mon propre chemin.

Au-delà de l’amitié précieuse qui s’est tissée entre nous, cheminer avec ce mentor me permet de :
1️⃣ Tracer mon chemin avec de meilleurs repères
Pourquoi prendre une impasse quand quelqu’un peut te dire que c’est un cul-de-sac ? En me partageant ses réussites, ses erreurs, ses galères, Matthieu me permet de progresser plus vite et plus loin.
2️⃣ Apprendre à mieux me connaître
Matthieu agit pour moi comme un miroir bienveillant. Il m’aide à voir mes forces, mes angles morts, mes élans profonds.
Il est certainement l’une des personnes qui me connaît et me comprend le mieux.
Et ça, c’est extrêmement précieux.
3️⃣ Me sentir soutenu
Son plus grand cadeau est de m’avoir dit il y a plus de trois ans : "Je crois en toi."
Savoir qu’une personne croit en moi est une source inépuisable de motivation. Cela me donne le courage et la persévérance de ne rien lâcher dans la poursuite de mon propre chemin.
Je pourrais continuer la liste encore longtemps … mais je sens qu’il va déjà me reprocher de l’avoir trop mis en lumière. (Humilité, quand tu nous tiens 😅)
Une chose est sûre : avoir un mentor a changé ma vie.
C’est l’un des appuis les plus précieux que j’ai dans mon cheminement.
Je rêve donc d’un monde où chaque personne puisse trouver son mentor.
Pour autant, cette relation intergénérationnelle n’a peut-être jamais été aussi difficile à trouver dans une société qui se fragmente…
Une société sans mentor ?
Ce n’est un secret pour personne : notre société vit un vrai choc des générations.
Selon un récent baromètre, 67 % des jeunes et 72 % des seniors estiment que les générations ne sont pas suffisamment en lien.
Un manque de liens qui peut bien souvent créer des tensions.
Car difficile de comprendre l’autre si on n’interagit pas avec l’autre.
C’est le cas notamment des entreprises où 65% d’entre elles rencontrent des difficultés à gérer les conflits intergénérationnels au sein de leurs équipes.
Pourtant, l’évolution de notre société s’est toujours appuyée sur la transmission entre les générations.
Chaque étape de la vie – adolescence, passage à l’âge adulte, parentalité, vieillesse – était autrefois accompagnée par celles et ceux qui l’avaient déjà traversée.
On apprenait les métiers sur le terrain, de maître à apprenti.
On cultivait un lien profond à notre passé, à notre territoire, à travers les récits des anciens.
Il n’y a pas si longtemps, plusieurs générations vivaient encore sous le même toit, comme c’était le cas de mes grands-parents avec leurs propres parents.
C’était la norme, et surtout, c’était un terreau fertile pour la transmission.
Mais aujourd’hui, l’individualisation de nos modes de vie, combinée à l’accélération fulgurante de l’innovation, a mis à mal ces échanges essentiels.
Le lien intergénérationnel s’est distendu.
Et pourtant…
Ce lien est plus précieux que jamais.
Car non, tout ne s’apprend pas sur Internet.
C’est vrai : certaines compétences techniques sont plus rapidement accessibles au travers d’une vidéo YouTube ou d’un podcast. Et il ne faut pas s’en priver.
Mais cette même vitesse a rendu la sagesse et l’expérience des aînés encore plus indispensables.
Dans un monde où tout s’accélère, où tout s’oublie vite, les liens entre générations nous ramènent à l’essentiel.
Ils nous construisent.
Ils nous font grandir.
Ils nous font lever la tête du guidon dans une vie que nous menons à 200 km/h.
Mais alors, comment (re)créer ce lien dans nos tribus ?
Faire naître des mentors
S’il y a bien une communauté qui peut nous inspirer à ce sujet, ce sont les Compagnons du Devoir.
Depuis des siècles, cette communauté forme ce que l’on décrit souvent comme les meilleurs ouvriers de France.
Chaque année, ils accompagnent environ 10 000 jeunes de 15 ans à 25 ans au travers d’une transmission vivante, où le savoir-faire artisanal se mêle au savoir-être humain.
Chaque jeune "aspirant" est accompagné par des compagnons expérimentés, dont le rôle va bien au-delà de celui d’un simple formateur.
Le rôle de “l’Ancien” (comme ils l’appellent) y est presque sacralisé — non pas pour être idéalisé, mais pour être honoré, tout en restant ouvert à la remise en question.
Ce sont des repères, des guides, des éclaireurs sur le chemin de vie des jeunes.
C’est ce que j’appelle, de véritables mentors.
Depuis un an, j’ai la chance de croiser régulièrement la route des Compagnons.
Et à chaque rencontre, je suis fasciné par leur capacité à faire de cette relation un levier de transformation.
Alors, voici les 3 enseignements que j’en retire pour cultiver des mentors dans nos propres tribus :
1️⃣ FAIRE pour transmettre l’ÊTRE
Chez les Compagnons, transmettre un métier, ce n’est pas juste enseigner des gestes techniques. C’est transmettre une relation au travail, une manière d’être avec l’autre, de grandir intérieurement.
En fait, le métier devient un prétexte pour transmettre une véritable philosophie de vie.
2️⃣ Incarner pour enseigner
Le mentor n’est pas d’abord un enseignant, mais un modèle vivant.
Il transmet autant par sa manière d’être que par ses paroles.
D’où l’importance de partager des instants de vie, des temps de travail comme de quotidien, pour que la transmission opère dans toutes ses dimensions.
3️⃣ Un mentor crée d’autres mentors
Une fois devenu Compagnon, l’aspirant est à son tour appelé à devenir mentor.
C’est un cycle vivant, sans fin, dans lequel être mentoré, c’est aussi apprendre à devenir mentor.
Combien de fois j’ai entendu des compagnons dire “Je veux donner autant que ce que j’ai reçu”. La transmission devient alors une responsabilité collective, un acte d’engagement au service du groupe.
Trouver son mentor (et en devenir un)
À ce stade de la lecture, je suis sûr que certains d’entre vous se disent :
« Ok Hugo, c’est sympa ton histoire… mais moi, je ne suis pas dans une organisation comme les Compagnons du Devoir. Alors comment je fais, moi, pour trouver un mentor ? »
Et vous avez totalement raison de poser la question.
La bonne nouvelle : il ne tient qu’à vous de créer cette relation dans votre quotidien !
Regardez autour de vous :
N’y a-t-il pas une personne qui vous inspire et avec qui vous aimeriez apprendre ?
Une tante, un voisin, une manager, un ami, quelqu’un que vous suivez sur les réseaux…
Peu importe.
Bien souvent, un simple message suffit à initier une relation qui peut tout changer.
C’est exactement ce qu’il s’est passé pour moi avec Matthieu.
Alors je vous lance un petit défi :
👉 Contactez cette personne dans la semaine et proposez-lui de vivre cette aventure avec vous.
Pour vous aider, voici trois clés simples qui m’ont aidé :
Passez du temps avec cette personne.
Il n’y a pas de secret, la confiance se tisse avec le temps partagé, les échanges, les moments vécus côte à côte. Réaliser un projet ensemble est souvent un bon prétexte pour apprendre de l’autre.
Avec Matthieu, nous n’aurions certainement pas une relation aussi profonde si je n’avais pas passé 6 mois de stage avec lui il y a 3 ans.Focalisez-vous sur un objectif clair.
Par exemple : « J’aimerais monter en compétences sur [sujet] / améliorer ma posture de manager … et je pense que ton expérience pourrait m’y aider. »Proposez un cadre régulier.
Un déjeuner par mois, un café tous les deux mois… Ce qui compte, c’est le rythme.
Et souvenez-vous : tout le monde aime transmettre.
Alors vous n’avez rien à perdre à demander.
Au contraire, vous pourriez bien être surpris par les réponses.
📙Des nouvelles de Faire Tribu
Quelques nouvelles de mon côté …
Ce qui se passe en ce moment est assez fou : le livre se diffuse dans des espaces que je n’aurais même pas imaginés (des espaces institutionnels internationaux, des entrepreneurs que j’admire, des comités de direction d’école,…).
Bref, c’est de la folie et j’ai souvent du mal à pleinement le réaliser. Merci pour tous les retours que vous me faites 🙏En parallèle, les conférences “feu de camp” dans les organisations battent leur plein. J’en ressors à chaque fois avec la même certitude : la flamme du collectif est en nous (il ne faut parfois pas grand-chose pour la raviver).
Si vous souhaitez organiser une conférence dans votre organisation, c’est par ICI.

Et si vous souhaitez me soutenir dans cette grande et belle aventure, vous pouvez :
📙 Acheter le livre (ou l’offrir aux membres de votre tribu 😉)
📢 En parler autour de vous et laisser une note sur la Fnac. C’est l’un des premiers leviers de vente pour me faire connaître. Alors, même si vous l’avez acheté chez votre libraire préféré, vous pouvez laisser un petit commentaire sur la Fnac (c’est super précieux).
Je vous souhaite une très belle journée !
Prenez soin de vous. 🫶
Hugo
Hello Hugo !
Merci pour ce super sujet !
Complètement aligné avec tout ce que tu dis !
Perso j’ai même plusieurs mentor ce qui permet d’avoir des points de vue différents !
Par contre pas de rendez vous rythmé établie !
Ce sera ça mon défi de la semaine alors !
Peut on trouver un agenda pour assister à une de tes conférences ? J’adorerais venir voir ça de mes propres yeux !
Bonjour Hugo. Je viens de lire ton texte sur le rôle du mentor. Lors de ton intervention aux assises des compagnons j' étais dans la salle. C'est un beau message que tu nous as transmis. Les trois piliers de l'accueil.
Savoir tendre la main à son prochain éviterait bien des soucis sociaux éducatifs.
Bien à toi.
Normand la gaité du tour de France
Compagnon mécanicien des technologies associées membre de l'association ouvrière des compagnons du devoir .