Salut la Tribu,
J’espère que vous allez bien. De mon côté, je vis une période intense avec le lancement de mon livre Faire Tribu. J’ai commencé la tournée des médias et chaque jour m’amène son lot de rencontres et de conversations inspirantes. C’est grisant, fatigant parfois, mais surtout profondément vivant.
Parmi ces discussions, il y en a une qui m’a marqué au fer rouge.
J’étais en interview avec un journaliste – appelons-le Pascal. Regard perçant, voix posée, il me scrute un instant avant de lâcher, sans détour :
“Hugo, pourquoi les gens devraient lire ton livre aujourd’hui ? Est-ce qu’on a vraiment besoin de Faire Tribu au XXIᵉ siècle ?”
Dans le mille Pascal ! 😅
Un sourire nerveux. Je bredouille quelques phrases maladroites.
J’avoue que je ne m’étais pas préparé à cette question.
Trois ans que je creuse, que je vis et respire ce sujet du “faire ensemble”. Pour moi, c’est devenu une évidence. Mais là, pris au dépourvu, je réalise que je suis passé à côté de l’essentiel : rendre cette évidence contagieuse.
Alors aujourd’hui, posons-nous la question ensemble.
Pourquoi avons-nous besoin de Faire Tribu aujourd’hui ?
Faire face au récit individualiste
Si Pascal a mis le doigt sur une vérité, c’est bien celle-ci : rien ne nous pousse à Faire Tribu aujourd’hui.
Notre mode de vie occidental, façonné par l’individualisme, ne nous apprend pas à coopérer. On grandit avec l’idée qu’il faut réussir seul, qu’être un self-made man est l’accomplissement ultime, que la compétition prime sur la solidarité.
Un monde où le « tous pour un » l’emporte sur le « un pour tous ».
Et pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à regarder autour de nous :
À l’école, on nous apprend à travailler pour notre propre succès, pas pour celui des autres. Aider un camarade, ça porte un nom : tricher.
Sur les réseaux sociaux, on est enfermés dans des bulles qui nous montrent uniquement ce qui nous plaît, nous confortant dans notre propre monde.
Dans nos quartiers, l’entraide de voisinage se meurt. Deux Français sur trois pensent qu’on ne se méfie jamais assez des autres.
Dans le sport, les pratiques solitaires se développent au détriment des sports collectifs.
Dans l’entrepreneuriat, oublié l’esprit collectif. On parle maintenant de solopreneurs, ceux qui bravent le monde seuls, même plus besoin d’équipe.
Dans nos familles, les liens se distendent, parfois jusqu’à se rompre.
Et la liste pourrait s’allonger encore et encore.
Le résultat ?
En 2022, 44 % des personnes disent se sentir seules en France. Ce chiffre grimpant même à 62 % pour les moins de 25 ans, soit plus de la moitié des jeunes de mon âge.
Un sentiment de solitude qui influence directement notre capacité à coopérer.
En effet, des chercheurs américains ont montré que les personnes isolées voient le monde comme plus menaçant, se focalisant sur les aspects négatifs et anticipant des interactions hostiles. Cette perception les pousse à s’isoler davantage, nourrissant un cercle vicieux qui affaiblit leurs liens sociaux et les éloigne de notre formidable aptitude à coopérer.
Bref, c’est la crise du NOUS.
C’est ce qu’explique l’historien Yuval Noah Harari dans son best-seller Sapiens :
« Des millions d’années d’évolution nous ont modelés pour vivre et penser en membres d’une communauté. Il aura suffi de deux petits siècles pour faire de nous des individus aliénés. »
Homo Sapiens, un être de lien
En effet, j’aimerais ici qu’on se souvienne ensemble d’une vérité essentielle, une vérité que j’ai moi-même trop souvent oubliée :
Nous sommes, fondamentalement, des êtres de lien.
Ce n’est pas un simple trait de caractère, ni une préférence sociale. C’est inscrit en nous, dans nos gènes, dans notre histoire.
Si nous sommes encore là aujourd’hui, ce n’est pas parce que nous étions les plus forts, ni les plus rapides. Face aux tigres à dents de sabre, face aux rigueurs du monde, nous étions bien vulnérables.
Par exemple, nos cousins de Néandertal, eux, étaient plus robustes, plus résistants. Pourtant, ils ont disparu, et nous sommes restés.
Pourquoi ? Les scientifiques s'accordent aujourd’hui à dire que notre capacité à coopérer a été essentielle à notre survie.
Nous avons compris une chose simple : nous avons besoin d’être ensemble pour faire face aux enjeux du quotidien.
Cet élan vital, cette nécessité de faire corps avec les autres, nous a permis de bâtir des civilisations, d’innover, d’évoluer. Et même aujourd’hui, dans un monde où tout semble accessible en un clic, où l’on pourrait croire que nous n’avons plus besoin des autres pour survivre, cette pulsion d’appartenance reste ancrée en nous.
Parce que le collectif n’est pas juste un outil pour relever des défis. C’est un besoin vital.
Encore une fois, la science le prouve :
Le manque de soutien social est un facteur prédictif de toutes les causes de mortalité : stress, dépression, maladies cardiovasculaires, diabète, vieillissement accéléré, Alzheimer…
Alors que l’obésité augmente les risques de mortalité de 22 %, la solitude, elle, les augmente de 26 %.
Être socialement isolé réduit notre espérance de vie autant que fumer quinze cigarettes par jour.
Oui, la solitude tue.
Pourquoi Faire Tribu au XXIᵉ siècle ?
Alors, si je devais répondre aujourd’hui à Pascal, je lui dirais ceci :
Faire Tribu, ce n’est pas une envie que l’on décide d’assouvir ou pas.
Nous faisons communauté parce que nous en avons viscéralement besoin.
POUR SOI : C’est le premier facteur de bonheur et de santé dans une vie. Une étude historique de Harvard a suivi le bien-être physique et émotionnel d’une population pendant plus de 75 ans. Leur principale conclusion : “Les bonnes relations nous rendent plus heureux et en meilleure santé.” Pas l’argent. Pas la réussite individuelle. Juste des liens sincères et profonds.
POUR LES AUTRES : On dit souvent que nous sommes la moyenne des personnes qui nous entourent. Ce n’est pas qu’un simple adage, c’est un fait. Lorsque nous apprenons à bâtir des collectifs où chacun trouve sa place, nous grandissons ensemble, nous nous enrichissons les uns les autres.
POUR LE MONDE : Les défis qui nous attendent sont immenses. Transition écologique, montée en puissance de l’IA, inégalités grandissantes… Qui peut croire qu’il pourra y faire face seul ? Apprendre à coopérer n’est plus une option, c’est une nécessité.
En prenant du recul, je comprends que ce sont ces 3 dimensions qui ont déclenché en moi cette quête de Faire Tribu.
Réapprendre à faire ensemble dans un monde qui nous isole.
Dans mon livre, je retrace ce chemin, en partageant les apprentissages récoltés au cœur de communautés incroyables : un monastère millénaire, une école au cœur de la forêt, les Samis – dernier peuple autochtone d’Europe…
Autant d’horizons différents, et pourtant un même constat : nous sommes faits pour Faire Tribu.
Un dessin vaut mille mots
Pour clôturer cette newsletter, j’ai envie de vous offrir un petit cadeau.
Lorsque j’ai commencé l’écriture de Faire Tribu, je voulais que ce livre ne soit pas juste un texte, mais un véritable carnet d’exploration.
Un espace vivant, où mes croquis, mes notes griffonnées et les photos glanées en chemin prendraient place, comme des fragments d’un voyage.
Le problème, je ne sais pas dessiner…
C’est là que la talentueuse Juliette Cluset est entrée en jeu. Avec toute sa créativité, elle a transformé ces bribes en un univers visuel qui respire l’aventure.
En avant-première, voici la carte d’exploration qui retrace cette aventure (vous ne pouvez pas imaginer ce que j’ai ressenti en les découvrant pour la première fois, imprimées dans le livre).
Comment soutenir le livre ?
Voici quelques actions simples et efficaces si vous souhaitez m’aider dans la promotion du livre :
📢 En parler autour de vous. (Rien n’est plus puissant que le bouche-à-oreille. 80 % des livres que je lis me sont recommandés par mes proches )
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Merci infiniment pour votre soutien ! 🙌
Merci d’avoir pris le temps de me lire jusqu’ici.
Je vous souhaite une très belle journée !
Prenez soin de vous. 🫶
Hugo
Chouette billet, sur pourquoi Faire Tribu. Merci Hugo.
Encore une belle édition !
« Pascal » il doit pas regarder autour de soi pour poser cette question d’entrée de jeu 😅 et l’occasion idéale de rebondir avec tes messages.
Bonne chance pour la promo 💪